La mer m'a toujours fascinée, sans particulièrement avoir le pied marin ou sans en adorer les produits j'aime la contempler, simplement me tenir sur une plage en observant cet infini horizon. J'ai besoin d'y revenir de temps à autre, et lorsque cet expérience s'éloigne trop de mon présent j'en ressens le manque. C'est en lisant Passages de Henri Michaux que j'ai pu comprendre ce phénomène que beaucoup connaissent.
Il s'agit du châpitre "Idées de traverse"
"La vue qu'on dit la plus juste duu Cosmos, celle d'un point dans une sphère, je l'ai assez naturellement. (D'accord cela ne donne pas la solution des problèmes.)
La vue de la mer me l'enlève. Cette fenêtre ouverte sur l'immense, sur l'innconnu, me soulage de cette notion sans doute fatigante de sphèrenet me rend à la dualité, qui est plus humaine (occidentalement parlant).
Autre racine du soulagement : c'est qu'il n'y a pas d'intrus qui puisse venir à l'improviste du côté de la mer. (...)
Mais le plus extrême soulagement vient d'ailleurs.
Il vient du repos de la machine à appréhender les différences.
On est soulagé du varié à n'en pas finir de la Terre, terrible solliciteuse, qui a toujours quelque chose à nous montrer, à nous proposer (cailloux, fleurs, plantes, collines, ruisseaux, objets de comparaison).
Fini donc ! On s'en remet paisiblement à l'agitation pratiquement égale des milliers d'hectares de vagues devant nous du soin de nous perdre en nous massant."
Je conclurai donc par "La Mer" de Charles Trenet reprise par Shannon dans la première saison de Lost, un des séries qui incarne le mieux la confrontation à l'altérité.