J'ai retrouvé cet exposé réalisé il y a deux ans pour mes cours d'option cinéma, j'ai pensé : pourquoi pas le mettre en ligne et rentabiliser l'effort ? Rétrospectivement (comme toujours en fait...), je trouve certaines tournures maladroites, certains aspects à approfondir, etc mais ce référent permet au moins de s'assurer de sa propre évolution. Je le laisse donc tel quel, à l'état brut sans la moindre retouche ! Mais si je revois le film, je pourrais éventuellement en présenter une nouvelle critique !
Fiche technique
Genre : Drame
- Réalisateur : Clint Eastwood
- Scénario : Paul Haggis, F.X. Toole
- Producteurs : Clint Eastwood, Paul Haggis, Robert Lorenz
- Musique originale : composée par Clint Eastwood (aidé de son fils Kyle Eastwood)
- Directeur de la photographie : Tom Stern
- Chef monteur : Joel Cox
- Photographie : Tom Stern
- Durée : 132 minutes
- Budget : 30 millions de dollars
- Dates de sortie :
- États-Unis : 15 décembre 2004
- France : 23 mars 2005
Synopsis
C’est Maggie Fitzgerald, une jeune femme de 31 ans qui va bouleverser cette routine. La boxe est tout ce qu’elle a, pour elle, monter sur le ring signifie se battre pour la vie et gagner le respect des autres. Lorsqu’elle pousse la porte du gymnase de Frankie à la recherche d'un entraîneur, elle n'amène pas seulement sa jeunesse et sa force, mais aussi une histoire jalonnée d'épreuves (la mort de son père, la pauvreté de sa famille, l’obésité de sa mère…) et une certitude absolue: elle combattra et entraînée par Frankie, elle concrétisera le rêve de sa vie. Après avoir repoussé plusieurs fois sa demande (en raison de son âge, de son sexe) Frankie se laisse convaincre par la détermination de Maggie. Au fur et à mesure des entraînements, une relation de complicité se créé entre eux, il réussit à faire d’elle une championne mais garde des réticences à ce qu’elle fasse des combats importants. Il suit en effet dans sa vie comme en boxe sa devise : « Toujours se protéger » De plus, l’ombre du dernier combat de Scrap plane toujours dans son esprit…
Thèmes abordés :
Million Dollar Baby est adapté de la nouvelle la fille à un million de dollar tiré du livre Burn ropes (la brûlure des cordes) de l'ex-entraineur de boxe F.X. Toole mais la boxe n’est pas le seul thème abordé dans ce mélodrame, Clint Eastwood et Paul Haggis ont su apporter de façon élégante et pleine de simplicité des réflexions sur l’égalité des chances, le besoin de reconnaissance (qui mène ici à l’autodestruction) le fanatisme du public, les relations familiales, la foi chrétienne, la maladie, la vieillesse, la mort et bien sûr l'euthanasie.
"Ce qui m’a intéressé dans Million Dollar Baby, c’est le fait que ce ne soit pas vraiment une histoire sur la boxe. C’est une histoire d’amour entre une personne qui est perturbée par la relation non existante avec sa fille et qui trouve une sorte de fille de remplacement dans cette jeune femme.". Clint Eastwood
Le récit :
Le spectateur vit l’histoire à travers les paroles du narrateur, Eddie (Morgan Freeman). Ses propos correspondent en fait à la lettre qu’il écrit à la fille de Frankie afin qu’elle sache qui est son père. Le récit se déroule sur à peu près deux ans et retrace l’arrivée de Maggie, son entraînement, ses débuts de championne et l’accident. Il n’y a donc pas de flash-back, seulement quelques ellipses qui séparent les instants les plus importants et marquants du film. Le long-métrage s’articule en trois parties qui semblent préparer l’accident de Maggie. La première annonce l’univers du film et la psychologie des personnages, la seconde est constituée de la tournée de tous les rings internationaux de Maggie et Frankie, la dernière débute à partir de l’accident de Maggie jusqu’à la fin du film.
Mise en scène, rythmes plastiques et montage :
La mise en scène est très sobre mais aucun détail n’est laissé au hasard. Le jeu des acteurs laisse par exemple une grande place au regard qui en dit parfois bien plus que des dialogues. Hilary Swank a réalisé toutes les scènes de combat elle-même, elle n’a disposé que de 3 mois pour maîtriser les gestes des boxeurs.
Les mouvements de caméra sont très fluides, ils ne s’attardent jamais sur le tragique. On a l’impression que le cadre glisse tout en suivant la narration d’Eddie, malgré les évènements qui se produisent. Ce sentiment est renforcé par les fondus au noir qui rythment l’histoire et qui sont succédés par des fondus enchaînés. On observe un ralenti lors du dernier combat de Maggie, le temps paraît figé.
Cette efficacité dans la mise en scène est complétée par un travail esthétique remarquable. Les décors sont finement étudiés pour donner au film un caractère intemporel, ils permettent à l’éclairage d’exprimer toutes ses possibilités. Les jeux de lumière sont souvent utilisés pour créer des clairs- obscurs, globalement, les personnages évoluent dans la pénombre, cela participe ainsi à l’intrigue et à l’évolution des personnages. On peut donc qualifier Million Dollar Baby de film noir et ce dans tous les sens du terme, tant par les thèmes abordés que par la réalisation. Dans ce film technique et scénario se mêlent pour ne faire plus qu’un, les visages semblent découpés au pochoir dans les séquences de discussion à cœur ouvert, les corps sont décapités par les ombres comme des fantômes venus d’outre tombe donner des conseils à de fraîches recrues en passe de les rejoindre. Silhouettes noires se détachant sur des murs d’une blancheur éclatante lors des entraînements et autres escapades nocturnes. Halo de lumières autour des lettres retournées à l’envoyeur et du lit de Maggie laissant Frankie dans la pénombre, hors de porté de ses filles. Carrés lumineux et cadres de décors (portes, fenêtres, téléviseurs, cordes du ring) morcelant sans cesse les corps. En jouant fortement sur le contraste, la lumière devient un réel outil plastique allant parfois toucher les limites du noir et blanc. Un travail d’artiste maîtrisé de bout en bout par un acteur-réalisateur-producteur-compositeur hors norme.
Ces premières minutes sont angoissantes, sombres et pesantes, elles contribuent à un suspense diffus qui atteindra son apogée lors du combat contre « l’Ourse bleue » Malgré les clés que les images nous donnent pour deviner le dénouement de l’intrigue, l’on est tout de même dans l’attente inquiète du dénouement, surtout après avoir vu le regard plein d’assurance de Maggie et les scènes violentes de boxe . Comme Frankie, l’on craint la blessure. La musique du générique a disparu, les hurlements du publique et le silence sont pesants, seule la voie d’Eddie nous guide à travers ce voyage.
Le message du réalisateur :
Malgré le fait qu’il y ait un narrateur, la focalisation est tout de même nulle, en effet un des derniers plans du film nous laisse imaginer où s’est retiré Frankie, or le spectateur est le seul à le savoir. Par l’intermédiaire de l’univers de la boxe, Clint Eastwood nous fait partager ses réflexions, ses tourments à propos de la vieillesse, de la religion, des relations père-filles…
Il approfondit ainsi des thèmes qu’il abordait déjà dans ses précédents films. Mais il remet également en cause les fondements des Etats-Unis en s’attaquant de front à l’autre Amérique, celle des déshérités et des laissés pour compte trahis par toutes les valeurs traditionnelles sur lesquelles ce pays s’est construit : famille, religion, esprit d’initiative et de conquête qui doit selon le credo américain mener à la réussite individuelle.
Récompenses :
Aux Oscars :
· Meilleur film
· Meilleur réalisateur pour Clint Eastwood
· Meilleure actrice pour Hilary Swank
· Meilleur acteur dans un second rôle pour Morgan Freeman
Autres :
· César du meilleur film étranger remporté en 2006
· Golden Globe du meilleur réalisateur pour Clint Eastwood (2005)
"Mo Cuishle, my darling, my blood.”
anionyme 11/04/2017 15:31
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Sebmagic 15/11/2010 18:33
Le veilleur 15/11/2010 21:21