Il semblerait que la vie soit construite de telle manière que nul ne puisse la remplir tout seul. Il en va de même pour les fleurs dont le pistil et les étamines sont en fait insuffisants. C'est grâce à un insecte ou à la brise que l'union du pistil et des étamines se fait. La vie nourrit en son sein une absence propre que seul un autre peut combler. Le monde est peut-être la somme de ces autres, cependant nul ne sait qu'il doit combler cette absence mutuelle et n'en est jamais informé. Chacun vit sa vie de son côté sans porter le moindre intérêt à l'autre. Il peut même arriver que l'on trouve, parfois la présence de l'autre désagréable. On peut donc se demander : pourquoi le monde est-il si approximatif ? S'en approchant au plus près, sous la forme d'un taon, dans la lumière, un autre vole vers elle. Peut-être ai-je été moi aussi le taon de quelqu'un. Vous-même un jour, vous avez peut-être été une brise pour moi.